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Franck Aublé élimine vite les vaches imp Franck Aublé élimine vite les vaches improductives

Tri, ration équilibrée et maintien d'un bon état sanitaire du troupeau assurent à Franck Aublé, éleveur dans la Seine-Maritime, un bon intervalle vêlage-vêlage.

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Réforme. Franck Aublé ne fait pas de quartier. Toute vache dont le vêlage est décalé par rapport aux autres n'est pas remise à la reproduction.

 

Un veau par vache et par an, c'est le défi que relève Franck Aublé depuis 2001. Installé à Aubermesnil-Beaumais, dans la Seine-Maritime, avec un troupeau qui a atteint une cinquantaine de mères en 2008, l'éleveur obtient un intervalle vêlage-vêlage (IVV) moyen qui se tient autour de 365 jours.

« J'opère un tri strict au moment de la mise à la reproduction, précise Franck. Pour des raisons économiques, afin d'éliminer tout animal improductif, mais aussi pour des raisons d'organisation. Je suis salarié  sur une exploitation de grandes cultures. Les vêlages doivent donc être terminés avant les travaux de plaine. »

Ainsi, toute vache qui n'a pas mis bas avant le 15 février ne sera pas mise à la reproduction.

Celles qui ont rencontré un problème lors du vêlage sont également écartées. « La première année, je me suis laissé piéger avec une génisse, explique Franck. Elle avait mis bas un gros veau que je n'ai pas pu sauver. Comme cette génisse produisait beaucoup de lait et avait une conformation qui me plaisait, j'ai décidé de la garder une année de plus. C'était une erreur, car le même scénario s'est reproduit l'année suivante. Depuis, je me suis juré de ne pas m'y laisser reprendre. »

Les faibles productrices de lait sont également réformées, comme les vaches les plus âgées.

Maîtriser l'alimentation

La méthode semble payante : cette année, sur quarante-sept vaches mises à la reproduction, Franck a sevré quarante-huit veaux. « Les bons résultats de reproduction impliquent de maîtriser plusieurs facteurs, précise Mathieu Velghe, conseiller en élevage et viande bovine dans la Seine-Maritime. La vigilance sur le tri au moment de la mise à la reproduction est impérative, au même titre que l'apport d'une ration équilibrée et un bon état sanitaire du troupeau. »

Et Franck d'ajouter : « Je vérifie tous les ans la qualité des fourrages grâce à des analyses. Les rations sont établies à partir de ces données. » De plus, tout est bien ordonné dans la stabulation. Les animaux sont allotés en fonction de leur stade physiologique, ce qui permet de leur distribuer une alimentation adaptée.

« Je réalise aussi un lot avec les génisses qui viennent de vêler, poursuit-il. Elles ne sont âgées que de trente-trois mois et n'ont pas terminé leur croissance. Ainsi, je peux leur apporter 1 kg de concentrés en plus. Je redouble de vigilance sur ces femelles qui ont, plus que les autres, tendance à se décaler. »

La qualité des fourrages participe au bon état du troupeau. Ils sont riches en légumineuses. Et au pâturage, grâce à la rotation rapide sur les parcelles, les bovins ne consomment que de l'herbe feuillue.

 

Sanitaire : frais vétérinaires

« Je ne regarde pas la dépense pour les frais vétérinaires, indique Franck. J'ai rencontré beaucoup de problèmes à la création du troupeau en mélangeant des animaux d'origines diverses. Je vaccine les mères contre le BVD. La situation semble assainie, mais si un veau a une diarrhée, je n'hésite pas à appeler le vétérinaire. »

 

 

 

Expert : MATHIEU VELGHE, conseiller dans la Seine-Maritime

 

« Améliorer de quinze jours l'IVV sur soixante vaches représente un gain de 2.000 € »

« Passer de 380 jours d'intervalle vêlage-vêlage à 365 jours sur un troupeau de 60 vaches revient à diminuer de 900 jours l'improductivité du troupeau (15 j x 60). Si l'on considère qu'un veau doit être produit en un an, ces 900 jours équivalent à presque deux veaux et demi (900/365) .

Avec un broutard à 800 euros, le gain potentiel pour le troupeau s'élève à 2.000 euros par an. Limiter le taux de mortalité permettra ensuite d'aller plus loin pour augmenter la productivité du troupeau.

Pour être complet sur le plan technico-économique, la maîtrise des charges est indispensable. En système fourrager, cela passe par une bonne exploitation de l'herbe. »

 

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